23
Si tu as jamais
aimé Catti-Brie

 

 

Bruenor avait surgi dans les appartements d’Amas en criant et en gesticulant, si bien que le temps de freiner son élan, il se trouvait déjà de l’autre côté de la pièce, par rapport au Cercle de Taros et aux deux géants des collines qui protégeaient le maître de guilde. Ce dernier se tenait plus près du nain enragé, et l’observa avec davantage de curiosité que d’effroi.

Bruenor n’accorda quant à lui aucune attention à Amas. Il regarda au-delà de cet homme grassouillet et aperçut une silhouette vêtue d’une robe, assise contre un mur : le magicien qui avait envoyé Catti-Brie sur Tartérus.

Conscient de la lueur meurtrière qui brillait dans les yeux de ce nain à la barbe rousse, LaValle se rétablit sur ses pieds et se précipita vers la porte de ses propres quartiers. Son cœur battant la chamade se calma quand il entendit le cliquetis des verrous derrière lui ; il s’agissait d’un seuil magique muni de plusieurs sorts de fermeture et de protection. Il se trouvait en sécurité – c’est en tout cas ce qu’il pensait.

Les magiciens se berçaient souvent d’illusions lorsqu’ils considéraient leur science infaillible, en comparaison d’autres formes de pouvoir – moins sophistiquées, certes, mais tout aussi efficaces. LaValle ne pouvait imaginer le chaudron bouillant qu’était devenu Bruenor Marteaudeguerre et fut incapable d’anticiper la brutalité de la colère du nain.

Sa surprise fut totale quand une hache de mithral, tel un éclair issu de ses propres sorts, réduisit en miettes sa porte protégée par magie et quand le nain enragé entra en trombe dans la pièce.

 

***

 

Wulfgar, qui ne prêtait pas la moindre attention à ce qui l’entourait et qui ne voulait que retourner sur Tartérus rejoindre Catti-Brie, avait surgi du Cercle de Taros au moment où Bruenor quittait la pièce. L’appel de Drizzt, qui le suppliait depuis l’autre plan de maintenir la porte ouverte, ne pouvait pas être ignoré. Malgré les sentiments qu’il éprouvait vis-à-vis de Drizzt et de Catti-Brie à cet instant, le barbare ne pouvait refuser de jouer son rôle en surveillant le miroir.

Cependant, la vision de la jeune femme chutant dans l’éternelle obscurité de cet horrible endroit lui brûlait le cœur et il mourait d’envie de se lancer de nouveau à travers le Cercle de Taros afin de l’aider.

Avant qu’il décide s’il allait obéir à son cœur ou à sa raison, un énorme poing s’écrasa sur sa tempe et l’envoya à terre. Il s’effondra le visage contre le sol entre les jambes, épaisses comme des troncs d’arbres, de deux des géants des collines d’Amas. C’était là une singulière façon d’entamer un combat mais la rage qui brûlait en Wulfgar était aussi intense que celle de Bruenor.

Les géants tentèrent d’écraser le barbare de leurs pieds massifs mais il se montra trop agile pour se laisser piéger par une manœuvre aussi grossière. Il se releva et en frappa un en plein visage d’un coup de poing puissant. Le géant regarda Wulfgar un long moment, stupéfait qu’un humain soit capable d’assener un tel coup, puis fit un curieux petit saut en arrière avant de s’effondrer.

Wulfgar se retourna aussitôt vers l’autre garde et lui fracassa le nez avec le bout du manche de Crocs de l’égide. Le géant chancela en se prenant le visage à deux mains. Pour lui, le combat était déjà terminé.

Le barbare ne prit pas le temps de le lui demander ; il lui donna un coup de pied dans le torse qui l’envoya au centre de la pièce.

— Il ne reste plus que moi, désormais, dit une voix.

Wulfgar tourna le regard en direction de l’immense fauteuil qui servait de trône au maître de guilde et vers Amas lui-même, qui se tenait derrière.

Ce dernier se baissa un instant et sortit une arbalète imposante soigneusement cachée, avec un carreau déjà apprêté.

— Je suis peut-être aussi gros que ces deux-là mais je ne suis pas stupide, gloussa-t-il en calant l’arbalète sur le dossier du trône.

Wulfgar regarda autour de lui. Il était pris, sans aucune chance de s’échapper.

Mais peut-être n’était-ce pas nécessaire.

La mâchoire crispée, il bomba le torse.

— Ici, alors ! dit-il sans tressaillir, un doigt sur le cœur. Abattez-moi et vous devrez défendre l’entrée du plan de Tartérus.

Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, où l’image du Cercle de Taros montrait à présent les ombres de démodandes qui se rassemblaient.

Amas relâcha son doigt de la détente.

Si l’argument de Wulfgar avait fait impression, il fut confirmé une seconde plus tard quand la main griffue d’un démodande traversa le portail et agrippa l’épaule du barbare.

 

***

 

En pleine chute dans les ténèbres, Drizzt se déplaçait comme s’il nageait et gagnait ainsi du terrain sur Catti-Brie. Il restait cependant vulnérable… et il le savait.

Cela n’avait pas non plus échappé à un démodande ailé qui le regardait tomber.

L’affreuse créature quitta son perchoir dès que l’elfe fut passé à sa hauteur et battit des ailes selon un angle curieux afin de gagner de la vitesse dans son piqué. Elle rejoignit rapidement le drow et sortit ses griffes acérées comme des lames de rasoir dans l’intention de l’entailler en le doublant.

Drizzt ne perçut la présence de la bête qu’au dernier moment. Il se retourna violemment et s’agita de façon à s’écarter de sa trajectoire, tout en luttant pour redresser ses cimeterres.

Il n’aurait pas dû avoir la moindre chance. Il s’agissait là de l’environnement du démodande, qui était en outre une créature ailée, considérablement plus à son aise dans les airs qu’au sol.

Mais Drizzt Do’Urden ne s’inquiétait jamais de ses chances.

Le monstre le frôla et déchira de ses griffes la fine cape de l’elfe. Scintillante, aussi ferme qu’à l’ordinaire même en pleine chute, trancha l’une des ailes de la créature, qui voleta désespérément sur le côté et poursuivit sa chute de façon irrégulière. Elle n’avait plus le cœur à affronter un elfe drow et une seule aile ne suffisait pas pour le rattraper.

Drizzt n’y prit plus garde ; il se rapprochait de son objectif.

Il prit Catti-Brie dans ses bras et la serra fort contre sa poitrine. Il remarqua avec tristesse qu’elle était froide, mais il était allé trop loin pour seulement se soucier de ce détail. Il n’était pas certain que la porte planaire soit encore ouverte et n’avait pas la moindre idée de la façon d’enrayer sa chute sans fin.

Une solution se présenta à lui sous la forme d’un autre démodande ailé, qui n’allait pas tarder à les croiser. Il vit que la créature n’avait pas encore fait mine d’attaquer ; sa trajectoire évoquait plutôt une approche de reconnaissance, comme si elle avait dans un premier temps voulu passer sous eux afin de les observer.

Drizzt ne laissa pas passer cette chance. Alors que la bête passait sous eux, il se projeta vers le bas et tendit au maximum sa main prolongée d’une lame. Sans intention de tuer, le cimeterre atteignit son but et s’enfonça dans le dos de l’animal, qui hurla avant de plonger, se libérant ainsi de la lame.

Ce mouvement entraîna Drizzt et Catti-Brie et modifia suffisamment l’angle de leur chute, pour les diriger vers l’une des passerelles fumantes entrecroisées.

Drizzt se tordit et se retourna afin de les maintenir tous les deux dans le bon axe, tendant parfois sa cape de son bras libre afin de suivre un courant d’air, ou bien la serrant contre lui pour réduire sa traînée. Au dernier moment, il se plaça sous Catti-Brie pour la protéger de l’impact. Ils provoquèrent un bruit sourd et soulevèrent un épais nuage de fumée en atterrissant.

L’elfe se redressa péniblement et se força à se rétablir sur ses genoux tout en essayant de retrouver son souffle.

Catti-Brie était étendue devant lui, pâle et déchirée par une dizaine de blessures visibles ; il s’agissait très clairement d’entailles reçues lors du combat contre les rats-garous. Ses vêtements étaient presque entièrement maculés de sang, ainsi que ses cheveux emmêlés, mais le drow ne se découragea pas devant cette épouvantable vision ; il avait en effet remarqué un autre détail quand ils avaient touché terre.

Catti-Brie avait gémi.

 

***

 

LaValle se réfugia à toute allure derrière sa petite table.

— N’approche pas, nain, prévint-il. Je suis un magicien très puissant !

Bruenor ne semblait pas effrayé. Il abattit sa hache sur la table, ce qui déclencha une aveuglante explosion de fumée et d’étincelles dans la pièce.

Quand LaValle y vit plus clair quelques instants plus tard, il se trouva en face de Bruenor ; de ses mains et de sa barbe s’élevaient de minces volutes de fumée grise. La petite table était détruite et sa boule de cristal parfaitement coupée en deux.

— Tu n’as rien de mieux ? demanda Bruenor.

LaValle ne parvint pas à faire sortir le moindre mot de sa gorge nouée.

Le nain avait envie d’abattre cet homme, d’abattre sa hache entre ses deux sourcils broussailleux. Mais il souhaitait venger Catti-Brie, sa magnifique fille, dont le cœur avait toujours détesté tuer. Il ne voulait pas déshonorer sa mémoire.

— Et puis flûte ! lâcha-t-il avant de frapper le visage du magicien d’un coup de tête.

Ce dernier heurta le mur et resta ainsi, étourdi et sans mouvements, jusqu’à ce que Bruenor l’empoigne par la poitrine, arrachant quelques poils au passage pour faire bonne mesure, et le projette au sol, face contre terre.

— Mes amis auront peut-être besoin d’ton aide, magicien, grogna-t-il. Alors avance ! Sois bien certain au fond de toi-même que si tu essaies seulement de prendre une direction qui n’me plaît pas, ma hache fendra ton crâne en deux !

À demi conscient, LaValle entendit à peine ces mots mais il comprit ce qu’exigeait le nain, aussi se força-t-il à se redresser à quatre pattes.

 

***

 

Wulfgar cala ses pieds contre les montants métalliques du Cercle de Taros et resserra la prise de fer sur l’épaule du démodande, contrant ainsi la puissante traction du monstre. Le barbare tenait Crocs de l’égide prêt à frapper de son autre main. Il ne voulait pas porter de coups à travers le portail mais espérait qu’une partie plus vulnérable qu’un bras surgirait dans son monde.

Les griffes du démodande étaient profondément enfoncées dans sa chair et entraîneraient des vilaines blessures, longues à guérir, mais Wulfgar chassa la douleur. Drizzt lui avait demandé de maintenir la porte ouverte s’il avait jamais aimé Catti-Brie.

Il tiendrait la porte.

Une autre seconde s’écoula et Wulfgar vit sa main glisser dangereusement vers le portail. Il était capable d’égaler la force du monstre mais celle-ci était de nature magique, et non pas physique. Wulfgar serait vaincu par la fatigue bien avant son adversaire.

Encore quelques centimètres et sa main passerait sur Tartérus, où d’autres démodandes affamés attendaient certainement.

Un souvenir survint soudain dans l’esprit de Wulfgar ; la dernière image de la chute de Catti-Brie, blessée.

— Non ! grogna-t-il en tirant sauvagement sa main jusqu’à ce que lui et le monstre se retrouvent à leur position initiale.

Le barbare affaissa alors brusquement son épaule, ce qui attira le démodande vers le bas.

Cette ruse fonctionna. Le monstre perdit totalement son équilibre et bascula vers l’avant. Sa tête traversa le Cercle de Taros et passa sur le plan matériel durant une seconde, ce qui fut suffisant pour que Crocs de l’égide lui fende le crâne.

Wulfgar recula d’un pas et reprit son marteau de guerre à deux mains. Un autre démodande apparut mais il le renvoya sur Tartérus d’un coup puissant.

Réfugié derrière son trône, Amas observa la scène, son arbalète toujours prête à tirer. Il était lui-même émerveillé par la force du colosse, et quand l’un de ses géants se releva après être revenu à lui, il lui fit signe de ne pas intervenir, peu désireux de troubler le spectacle auquel il assistait.

Une agitation sur le côté le contraignit à tourner la tête ; LaValle se traînait hors de son appartement, suivi de près par le nain à la hache.

Bruenor comprit instantanément la délicate situation dans laquelle se trouvait Wulfgar et devina que le magicien ne ferait que compliquer les choses. Il attrapa celui-ci par les cheveux, le redressa à genoux et le contourna pour lui faire face.

— C’est une bonne journée pour dormir, déclara-t-il avant d’écraser une nouvelle fois sa tête sur celle de LaValle, qui sombra aussitôt dans l’inconscience.

Tandis que le magicien s’effondrait, Bruenor entendit un cliquetis derrière lui. Il eut le réflexe de brandir son bouclier en direction de l’endroit d’où provenait le bruit juste à temps pour intercepter un carreau de l’arbalète d’Amas. Le dangereux projectile perça la protection encore fumante et frôla le bras du nain en ressortant de l’autre côté.

Bruenor regarda par-dessus le bord de son bouclier adoré et considéra un instant le carreau, puis il lança un regard venimeux à Amas.

— Tu n’aurais pas dû abîmer mon bouclier ! gronda-t-il avant de s’élancer.

Le géant des collines se tint prêt à l’intercepter.

Wulfgar, qui avait suivi la scène du coin de l’œil, s’en serait mêlé avec joie – d’autant plus qu’Amas était occupé à recharger sa pesante arbalète – mais il devait affronter ses propres problèmes. Un démodande ailé, traversant brusquement le passage, frôla en trombe le barbare.

Ses réflexes affûtés sauvèrent Wulfgar. Il tendit le bras et attrapa une patte du monstre, dont l’élan manqua de faire basculer le colosse en arrière, mais ce dernier parvint à conserver son équilibre. Il abaissa la créature ailée à sa hauteur et l’envoya à terre d’un seul coup de son marteau de guerre.

Plusieurs bras se tendirent à travers le Cercle de Taros, tandis que des épaules et des têtes émergeaient. Wulfgar, qui maniait Crocs de l’égide avec frénésie, avait de quoi s’occuper pour simplement tenir ces choses à distance.

 

***

 

Drizzt courut sur la passerelle, Catti-Brie inerte son épaule. Il ne rencontra pas d’autre résistance durant de longues minutes et comprit pourquoi quand il atteignit enfin la porte planaire.

De nombreux démodandes y étaient agglutinés et lui bloquaient le passage.

Consterné, le drow posa un genou au sol et allongea avec douceur Catti-Brie à côté de lui. Il envisagea de se servir de Taulmaril mais se rendit compte que s’il manquait son coup, si une flèche parvenait d’une façon ou d’une autre à traverser les monstres, elle franchirait la porte et surgirait dans la pièce où se trouvait Wulfgar. Il ne pouvait pas prendre ce risque.

— Si près du but…, murmura-t-il, désespéré, en regardant Catti-Brie.

Il la serra dans ses bras et lui caressa le visage de sa main élancée. Comme elle semblait froide. Il se pencha vers elle dans la seule intention de discerner le rythme de sa respiration mais il s’approcha trop près. Avant qu’il se rende lui-même compte de ce qu’il faisait, ses lèvres se posèrent sur celles de la jeune femme en un tendre baiser. Catti-Brie remua légèrement mais n’ouvrit pas les yeux.

Le fait de l’avoir vue bouger redonna du courage à Drizzt.

— Trop près du but…, lâcha-t-il, la mine sévère. Tu ne mourras pas dans cet endroit affreux !

Il replaça Catti-Brie sur son épaule et l’enveloppa de sa cape afin d’assurer son maintien. Il s’empara ensuite de ses cimeterres, qu’il empoigna fermement. Ses doigts sensibles caressèrent les gravures complexes des poignées et il ne fit plus qu’un avec ses armes, devenues les extensions meurtrières de ses bras noirs. Il prit une profonde inspiration, le visage apaisé.

Puis il chargea l’arrière de la horde maudite, aussi silencieusement qu’un elfe drow pouvait l’être.

 

***

 

Mal à l’aise, Régis se leva tandis que les silhouettes noires des félins chasseurs allaient et venaient à une vitesse folle dans la clarté des étoiles qui l’entourait. Ils ne semblaient pas le menacer – pas encore – mais ils se rassemblaient. Il savait sans le moindre doute qu’il était au centre de leur attention.

Soudain, Guenhwyvar survint d’un bond et atterrit devant lui, sa tête à hauteur de celle du halfelin.

— Tu sais quelque chose, dit Régis, à qui l’excitation dans les prunelles sombres de la panthère n’avait pas échappé. (Il souleva la statuette et l’observa, non sans remarquer la tension qui s’était emparée du félin à la vue de la figurine.) Nous pouvons retourner là-bas avec ceci ! C’est la clé de notre voyage et grâce à cet objet, nous pouvons nous rendre où nous le désirons ! (Après cette révélation soudaine, il regarda autour de lui et imagina des possibilités très intéressantes.) Nous tous ?

Si les panthères pouvaient sourire, c’est ce que fit Guenhwyvar.

Le Joyau du Halfelin
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